Créations 2015

LA FASCINATION DU CHAOS
Drame marionnettique
écriture et mise en scène Ludovic Huart
Jeudi 2 avril 2015 à 14h
Vendredi 3 avril 2015 à 20h30
Théâtre de la Grande Ourse
20, rue Anatole France - 08170 FUMAY
T.03 24 40 03 18


La fascination du chaos est le premier opus d'une trilogie «Faim de clown». Le spectacle met en scène un personnage qui n'a que la peau sur les os. Il s'agit là d'un clown au fond du gouffre. Il a tout perdu à cause de la guerre. Aujourd'hui, il vit les pieds dans le caniveau et la tête dans les étoiles. Il porte sur son dos un étrange manteau miteux – une peau d'âne – qui nous l'apprendrons plus tard n'est que la dépouille funeste de son compagnon de route, une vieille bourrique. 

Pris dans la tourmente d'un monde agité, sans foi ni loi, le spectacle évoque avec délicatesse et tendresse toutes les bassesses et les atrocités de la guerre, mais aussi, de façon plus actuelle, les thèmes du chômage, de l'isolement, de la faim, et plus largement, ceux de la pauvreté et de la décadence humaine. Qu'il vente ou qu'il neige, Pépé-sac-d'os – clown vagabond – en marge avec toute forme de société moderne, court les rues, tirant sa carriole – comme le faisait Mère Courage, dans la pièce éponyme de Bertolt Brecht – sur les routes d'Europe pour y vendre toute sa camelote.

Dans une ambiance de cabaret des années 30, la fascination du chaos emprunte à l’univers du conte et se compose en plusieurs tableaux ayant pour thème la solitude, la faim, la guerre, la révolution, le froid et la mort. Mais le spectacle parle avant tout de survie. Au milieu de cette désolation, Pépé-sac-d'os cherche à vivre et à savourer contre tout misérabilisme le bonheur d'être vivant. À cause de la guerre, Pépé-sac-d'os a tout perdu. Son cirque, sa famille, et même son vieil âne, désormais contraint de remplacer la pauvre bête boiteuse à un travail de dur labeur. Pépé-sac-d'os incarne ainsi une figure d'exclus, ces marginaux mi-anges, mi-bêtes, dans la tradition clownesque du «tramp» - le clochard – né avec les révolutions industrielles et brillamment incarné à l'écran par Charlie Chaplin.

À la fois marionnettiste et comédien, Pépé-sac-d'os raconte son histoire, ses petites histoires sans histoire qui naissent d'un rien. Il traîne une carriole avec des souvenirs et les dernières choses qui lui restent. C’est un retour à la terre, aux origines. Des retrouvailles trompeuses, des passages symboliques et d’autres métaphores pleine d’émotivité viennent à la rencontre de ce clown. C’est un retour obligé vers soi et ses racines. Pépé-sac-d'os navigue ainsi entre rêve et réalité. Le spectacle met à nu un être en proie avec sa solitude, à des états d'âmes complexes, qui agitent tout son corps.

Pépé-sac-d'os est un homme frêle, idiot et maladroit, touchant et méchant – dit-on – incarnant avant tout un personnage d'une humanité profonde. Pourtant, il ne ferait pas de mal à une mouche. Il est juste bon à cogner sa foutue chaise déglinguée. Ce clown un peu bougon n’est rien d’autre qu’un exclu qui crève de solitude et de faim. Creusant la terre pour y dénicher des vers, de quoi se régaler, il découvre sur un ancien champ de bataille autrefois Oświęcim, rebaptisé par les gens-d'armes «Os-schwitz» un gros os. Un os ? Peut-être celui de son âne... il s'en empare et joue avec, exhumant ainsi la dépouille de son vieil animal mort à qui il redonne vie. La peau de l'âne sur le dos, une corde dans une main et l'os dans l'autre, le corps de Pépé-sac-d'os se métamorphose peu à peu en animal boiteux, un âne... un loup ? Le corps du comédien prête avec finesse une âme humaine à sa vieille bête de foire, morte d'épuisement. Métamorphosé en animal, Pépé-sac-d'os s'émeut en découvrant son reflet d'âne bâté dans une flaque d'eau. Un os ? Peut-être celui de sa défunte femme... l'histoire se poursuit ensuite, lorsque Pépé-sac-d'os sort d'une boîte des tas de chaussures usées. Il tentera en vain – à la manière de Cendrillon – de trouver « chaussure à son os »... pépé-sac-d'os évoque l'histoire de la guerre, de l'exil, de tous ces hommes et femmes qui ont foulé la terre à la recherche de leur enfance disparue et qu'il exhume de la terre. À partir d'une chaussure symbolique et de la précision métronomique du geste s’impose l’image vaporeuse d'une danseuse tout droit sortie d'une boîte à musique... ou bien l'image fantomatique de sa fille disparue...

Autour du spectacle

Rencontre avec Ludovic Huart et toute l'équipe artistique du spectacle
Mercredi 1er avril 2015 à partir de 19h30 (apéro'littéraire, soirée spéciale) : lectures, présentation de travaux, répétitions publiques, expositions, projection de courts métrages d'animation...

Infos pratiques
Représentations publiques
Jeudi 2 avril 2015 à 14h00 (séance scolaires)
Vendredi 3 avril 2015 à 20h30 (tout public)
Spectacle conseillé à partir de 8 ans - 1h10 sans entracte
Réservations auprès du service culturel T.03 24 40 03 18

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