Le Journal d'Anne Frank
Un spectacle intime, puissant,
nécessaire et émouvant.
Tout public, à partir de 12 ans. Durée 50 minutes
Jeudi 3 décembre et vendredi 4
décembre à 20h30
Otto Frank, Juif allemand, croix de fer
de la guerre 14-18, avait compris dès 1933 qu’il fallait fuir
l’Allemagne. Avec sa femme Edith et leurs deux filles, Margot et
Anne, il choisit de s’installer aux Pays-Bas, resté neutres
pendant la Première Guerre mondiale, où il fonde une entreprise de
confiture. En 1942, il anticipe la catastrophe, aménage plusieurs
pièces dans une remise située à l’arrière des bureaux de sa
société et dont l’entrée sera masquée par une fausse
bibliothèque : l'Annexe. Le destin du Journal commence. Anne Frank a
alors treize ans. Pour échapper aux persécutions qui frappent les
Juifs, la famille d’Anne et la famille Van Pels s'y cachent
rapidement jusqu’à ce qu’on les dénonce et les envoie dans les
camps de la mort. En 1945, Otto Frank, revenu des camps,
attend tous les jours ses deux filles sur le quai de la gare
d'Amsterdam. Lorsqu'on lui apprend qu'Anne et Margot ne reviendront
pas, il ose ouvrir le journal intime de la cadette, Anne, et découvre
avec stupeur qu'il ne connaissait pas vraiment sa fille. Racontée
par Anne, l'étrange clandestinité qui enferma neuf personnes, trois
familles, si différentes dans l'annexe de son entreprise devient
drôle, piquante, pleine de moments de crainte mais de moments de
joie aussi. À la grande surprise de son père, Anne est plus
profonde, plus spirituelle, plus sexuée aussi qu'il ne la croyait.
Et parfois plus révoltée...
Adaptation et jeu : Claire-Anne
Menaucourt
Mise en scène : Ludovic Huart
Scénographie : Ludovic Huart et
Michaël Moreau
Le Journal d’Anne Frank tel qu’on
le connaît, publié en 1947 sous le titre l’Annexe, après
avoir été refusé par tous les éditeurs néerlandais, avait été
expurgé des sarcasmes envers les autres habitants du grenier, de ses
fantasmes érotiques, de ses réflexions osées sur le sexe… Otto
Frank, son père, le seul à être rentré vivant des camps nazis,
avait découvert les carnets de sa fille et, pour respecter la
mémoire des victimes, retiré les passages où Anne dit du mal de sa
mère qu’elle déteste alors - qui se battra pour protéger ses
deux filles à Auschwitz - ou exprime son antipathie pour l’autre
famille qui partage leur cachette. Il avait édulcoré l’écriture
très audacieuse d’Anne, pour garder l’image de la petite fille
modèle. Plus tard, à la demande du Fonds Anne-Frank de Bâle
(l’organisation philanthropique créée par Otto Frank pour
utiliser les revenus du Journal à des fins éducatives), des
historiens néerlandais de l’Institute for War Documentation ont
été chargés de rassembler toutes les archives et d’en regrouper
les trois versions. Un texte complet a fini par être publié dans
les années 90. Le Journal se termine brusquement le 1er août
1944. Les Alliés vont bientôt libérer Paris mais les prisonniers
de l’annexe ont été dénoncés. Le 4 août, les SS,
accompagnés de collabos néerlandais, viennent les arrêter. Le
journal est devenu silencieux. Mais la pièce continue. Les huit sont
internés dans le camp de Westerbork, le Drancy d’Amsterdam. De là,
la famille Frank est déportée à Auschwitz par le dernier train qui
quitte les Pays-Bas. Les deux filles et leur mère restent ensemble
jusqu’à ce que Margot et Anne soient transférées en octobre à
Bergen-Belsen, en Allemagne. La marche, la neige, le typhus, la mort.
Edith Frank meurt à Auschwitz après le départ de ses filles, qui
périront à Bergen-Belsen en mars 1945. Tous les autres
clandestins de l’annexe sont assassinés dans les camps. Sauf Otto
Frank qui, seul, revient à Amsterdam après la libération
d’Auschwitz.
Adaptation du Journal d'Anne Frank pour
le théâtre
La pièce commence par l'entrée dans
l'Annexe. Comment mettre en scène un journal intime? Qui plus est
celui d’Anne Frank, connu de tout le monde, et souvent étudié à
l’école? Sans doute le plus tragique aussi… puisqu’il raconte,
à travers le quotidien, les yeux et avec les mots d’une enfant de
13 ans l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie. Sur scène, les mots du célèbre
journal, reprennent vie. La pièce de théâtre ne raconte pas
uniquement l'histoire tragique d'une famille obligée de se cacher
des nazis mais le passage à l'âge adulte d'une jeune femme en
devenir. Ce n'est pourtant pas facile d’adapter au théâtre un
journal intime, plein de réflexions et de pensées, en une pièce de
théâtre dynamique.
Près de 70 ans après la mort d'Anne
Frank, faire une pièce de théâtre de son histoire n'était pas
superflu, estime Ludovic Huart, directeur du TGO et metteur en scène
: "pour les nouvelles générations, la Seconde guerre mondiale,
ce sont des images vues à la télévisions, c'est quelque chose
d'incompréhensible, d'intangible... Lorsque Paul Sobol est venue
cette année raconter son histoire, celle d'un déporté dans le camp
d'Auschwitz, de nombreux lycées sont sortis de la salle en disant,
c'était donc vrai. Aujourd'hui, il est important de faire rencontrer
ces différentes générations afin de les confronter à la réalité,
parfois cruelle, mais nécessaire, particulièrement en raison de la
popularité malsaine ces derniers temps de sentiments de nationalisme
et de xénophobie ». A l'occasion de cette nouvelle
adaptation, le Théâtre de la Grande Ourse prend des formes
d'appartement dans lequel le public est invité à entrer, dans le
silence, sur la pointe des pieds, pour à son tour devenir cet être
silencieux, cette ombre errante, ce clandestin prisonnier. Grâce au
dynamisme de Claire Anne Menaucourt, comédienne qui joue Anne Frank,
et aux techniques théâtrales utilisées, le "public ressent un
sentiment de claustrophobie". L'espace scénique est totalement
réduit, il se résume presque à une boîte en bois dans laquelle
évolue difficilement la comédienne. L'ambiance se rapproche de
l'univers carcéral, concentrationnaire. La scène a été conçue
pour que le décor de l’annexe et du grenier soit suggéré. Il ne
s'agit pas ici de faire la réplique exacte du 263, rue
Prinsengracht. Toutefois, on accède à la salle de spectacle par un
couloir étroit et long plongé dans l'obscurité, caché par une
bibliothèque imposante... ainsi, les spectateurs ont a leur tour le
sentiment de vivre eux aussi dans cet espace oppressant et devenir
ces clandestins silencieux. Les spectateurs vivent avec la famille
Frank leur dernière nuit dans une chambre normale, déménagent avec
eux à l’aube dans ces greniers aveugles où les prisonniers
devront chuchoter pendant les heures d’ouverture des bureaux afin
que les employés ne soupçonnent pas leur présence. Ils sont dans
l’annexe avec les Frank et l’autre famille qui va ensuite s’y
réfugier, ainsi qu’un dernier arrivé, un vieil ami dentiste. Huit
personnes dans ce huis-clos, raccrochées au monde par la radio, la
BBC, aidées par des Hollandais qui organisent leur ravitaillement.
Avec, en permanence, la peur. Dans cette mise en scène, le parti
pris a été de donner voix uniquement à Anne Frank qui relate dans
son journal son quotidien et les rapports qu'elle entretient avec les
autres occupants. Ainsi, le public devient à son tour ces ombres
errantes qui cohabitent avec cette jeune fille.
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« A quoi sert cette guerre ? Pourquoi les hommes ne peuvent-ils pas vivre en paix ?
Grand-mère, pourquoi les hommes sont-ils si fous ?
Je ne pourrai jamais croire que seuls les hommes puissants, les dirigeants, les capitalistes sont seuls responsables de la guerre. L’homme de la rue est tout aussi content de la faire, autrement les peuples se seraient révoltés depuis longtemps »
Anne Frank
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+ Exposition Anne Frank, visible uniquement pour les spectateurs, le jeudi et vendredi 3 décembre
+ Séjour aux Pays-Bas, Annexe d'Anne
Frank
Dans le cadre du cycle#1 Théâtre de
Guerre dédié à Anne Frank, nous proposons un séjour de 2 jours à
Amsterdam au printemps 2016 pour découvrir « la maison d'Anne
Frank ». Projet prioritairement destiné aux spectateurs ayant
assisté à la représentation du spectacle « Le journal d'Anne
Frank » le jeudi 3 ou vendredi 4 décembre 2015 et/ou aux
scolaires.
Tarifs préférentiels selon situation.
Renseignements et inscriptions dès le 7 décembre au 06 80 95 32 11
(Responsable du projet Ludovic Huart), attention, places limitées.
Projet financé avec la réserve parlementaire de Christophe Léonard, Député des Ardennes